Chapitre 3 : Projections
Je regardais alors avec plus d’attention le livre que j’avais finalement posé sur mon lit. Qui sait, peut-être celui-ci me plairait ? Ce n’était pas sa faute si mon livre avait mystérieusement disparu. Je le repris dans mes mains et regardais la couverture. Le titre était répété plusieurs fois sur celle-ci en différentes tailles et de différentes couleurs, allant du noir au gris clair. Cela me plut instantanément.
Je me concentrais plus particulièrement sur le titre : Le corps est une chimère. Je me demandais ce que l’auteur voulait dire par là. Considérait-elle le corps comme une enveloppe charnelle, comme une illusion qui masquerait ce que nous serions réellement, c’est-à-dire notre âme ou esprit ? Mais peut-être me trompais-je et le sens de ce titre était autre.
Je retournais le livre afin de lire la quatrième de couverture, ce qui me permettait peut-être d’apporter une autre signification à ce titre. Après l’avoir lue plusieurs fois, je me disais que l’auteur voulait peut-être nous faire réfléchir sur ce qu’on percevait, ce qu’on pensait des autres à travers leur apparence, leurs actes. J’avais l’impression que les personnages se cherchaient, cherchaient à se construire une identité propre. Ce livre peut-être aussi nous faire comprendre que l’on ne voit des gens que leur corps alors qu’ils ne se résument pas à ça, ils ressentent des émotions, ont des envies, des espérances.
Je décidais alors d’ouvrir le livre afin de voir ce qu’il en retournait vraiment. Je lus la première phrase : « Les yeux sont clos, le maquillage soigné ». « Me voilà bien avancée » pensais-je. Bizarrement, je m’étais attendue à ce que cette première phrase soit courte. J’avais l’impression qu’il m’était décrit une poupée exposée dans une vitrine que le narrateur hésitait à choisir. Ou encore quelqu’un feuilletant un magazine et décrivant un mannequin. Cela pouvait être aussi la description d’une personne en train de dormir, une femme sûrement car on mentionnait du maquillage. Ce qui était sûr c’est que cette phrase m’intriguait et me donnait envie de connaitre la suite de l’histoire.
Mais je ne voyais pas le rapport entre cette première phrase, ce qu’elle m’évoquait et le titre de ce roman ainsi que sa quatrième de couverture.