- « Je vais rappeler le chef tout de suite » décida Laure.
- « Bonne idée », acquiesçai-je.
C’était la première fois que je me retrouvais dans cette situation et je ne me sentais pas prête et stressée pour tout ce qui allait suivre. Quand l’équipe avait commencé à s’occuper de cette affaire, je ne m’étais pas attendue à ce déroulement. Pendant que ses pensées tournaient dans ma tête, Laure avait rappelé monsieur Bernard. Elle ne semblait pas, comme moi, stressée par la situation. C’est vrai qu’elle travaillait ici depuis plus longtemps que moi.
Une fois son appel terminé, je lui demandais du regard quelle serait la démarche à suivre.
- « Le chef veut qu’on l’attende et on part ensuite juste après. Il est bientôt 8 heures 30, les autres ne vont pas tarder mais il veut que l’on parte immédiatement », me résuma Laure.
- « Très bien. » répondis-je.
- « Ah et on devra demander à monsieur Chanteclerc de ne parler à personne de ce qu’il a vu tant qu’on n’en sait pas plus sur la situation. Est-ce que tu peux t’en charger ? Le chef m’a demandé de préparer le véhicule et tout ce dont on a besoin. Comme ça ne fait pas longtemps que tu es là, il préfère que je m’en charge. Mais rejoins-moi dès que tu as fini. Je pourrai te montrer comme ça. »
J’acquiesçai à sa demande et me dépêchai de rappeler notre témoin à l’aide du papier avec le numéro que je trouvais sur le bureau de Laure. Il décrocha à la première sonnerie.
Il était très stressé par la situation et en avait déjà malheureusement fait part à toutes les personnes de son hôtel qui s’étaient empressées de quitter les lieux. Cela ne m’arrangeait car elles auraient pu avoir vu quelque chose. Je lui fis promettre de ne rien répéter à la presse mais je me doutais que si les pensionnaires étaient au courant, l’affaire allait vite s’ébruiter. À ce moment-là, monsieur Bernard arriva. J’avais passé plus de temps que je le pensais au téléphone. Je raccrochai et commençai à lui résumer la situation.
Il me demanda d’attendre qu’on soit en voiture pour que je lui en parle, Laure avait fini les préparatifs et on pouvait partir immédiatement. Je sortis alors du commissariat et montais dans la voiture.
J’en venais presque à regretter d’avoir souhaité participer à une « vraie affaire ». J’aurais préféré que cette histoire soit juste une disparition.