Je lui expliquai la raison de ma venue et je vis à son visage que la nouvelle l’avait surpris voire même choqué. Remarquant que je le regardai, il reprit une expression neutre. Je n’oublierai pas de lui demander si il connaissait la victime avait des relations avec elle.
Il me demanda s’il pouvait se changer et je refusais. Je n’avais pas envie qu’il s’enfuie comme tous les autres locataires. De plus, il était habillé en tenue convenable : t-shirt, pantalon de sport et baskets. Nous empruntâmes alors les escaliers pour descendre rejoindre le reste de l’équipe. Monsieur Bernard et Francis n’étaient pas là, ils devaient encore surveiller la chambre.
Une fois arrivés en bas, nous nous assîmes tous les trois à une table qui servait habituellement au repas des locataires. Laure resta avec moi mais elle me laissa mener l’entretien. Je commençai par lui demander de décliner son identité : nom et prénom, lieu de logement, travail.
Il s’appelait Martin Lupins et travaillait, comme par hasard, dans la même entreprise que monsieur Chevalier. Cela expliquait sans doute sa réaction de tout à l’heure. Ce que je ne comprenais pas cependant était la raison de son logement à l’hôtel alors qu’il habitait dans le village. À ma question, il m’expliqua qu’ils travaillaient ensemble lui et monsieur Chevalier. Ce dernier avait trouvé plus pratique qu’ils soient sur le même lieu. Martin avait accepté principalement parce qu’il lui avait proposé de payer la location.
L’entreprise avait envoyé monsieur Chevalier pour maintenir une bonne relation entre les employés et connaitre leurs attentes. Comme les employés de l’entreprise travaillant au village lui faisaient confiance, malgré son jeune âge, il était l’interlocuteur parfait.
Je lui demandai de me décrire ce qu’il avait fait la journée précédente. On ne savait pas précisément encore quand monsieur Chevalier était mort même si c’était probablement en fin de journée. Il n’avait rien faire de particulier ce jour-là : il s’était levé tôt le matin et avait petit-déjeuner seul, comme à son habitude. Il était parti ensuite à son travail et n’était rentré que vers 18 heures. Il n’avait pas croisé monsieur Chevalier dans la journée. Après être arrivé à l’hôtel, il avait pris sa douche, manger et finit sa soirée devant la télévision. Pour cette raison, il n’avait rien entendu.
Pendant ce temps, les autres membres de l’équipe avaient réussi à contacter toutes les autres personnes de l’hôtel. Elles s’étaient au début montrer réticentes à nous rencontrer mais elles avaient finalement toutes acceptées de donner leur témoignage.
Nous n’avions pas encore de suspect et ne comprenions pas ce qui était arrivé, mais avec le témoignage de monsieur Lupins, la raison de la présence de monsieur Chevalier était compréhensible.